FULGRIM: THE PALATINE PHOENIX [HH]

Bonjour et bienvenue dans cette critique du roman de la série Primarques dédié au Mister Intergalactic de l’Imperium, le Fabuleux, l’Unique, le Légendaire, le Gracieux, le Radieux, l’Irrésistible, le Minaudier Magnifique FULGRIM en personne. L’histoire tragique de la chute et de la déchéance absolue de l’une des plus belles créations de l’Empereur ayant déjà été largement traitée, et de manière assez précoce qui plus est, au cours de l’Hérésie d’Horus, revenait à Josh Reynolds la tâche – pas si évidente que ça – d’apporter un éclairage spécifique sur les premières années de Fufu en tant que Prince de l’Univers (no joke), à l’époque bénie où la loyauté de tous les fistons de Pépé coulait autant de source que celle miraculeusement créée par Christophe Lambert Raiden lors de son arrivée sur Chemos1. Pour quels résultats, vous entends-je demander à travers le dédale des internets ? Eh bien, voyons cela…

1 : Personnellement, j’ai une explication un peu plus terre à terre que celle donnée dans le canon impérial sur la manière dont le poupon Primarque a été retrouvé par ses parents adoptifs baignant dans l’eau. L’Inquisition n’a pas aimé.

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III. Fulgrim

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INTRIGUE:

Tout commence à bord du vaisseau amiral de la Légion des Destiny’s Child Emperor’s Children, où un Fulgrim en peignoir (les armures, c’est comme les escarpins Louboutin : c’est la classe mais c’est pénible à porter) contemple en même temps son destin de Primarque et la planète sur laquelle ce dernier va se jouer. C’est en effet à Byzas, paisible planète dont la localisation GPS a été perdue depuis, que l’enfant de Chemos compte commencer l’écriture de sa légende personnelle, et tirer sa Légion des affres de la figuration dans lesquels son absence et les ravages provoqués par le défaut génétique affligeant ses fils l’avaient plongé jusque-là. Désireux de frapper un grand coup dès le début pour envoyer un message clair à ses Père et frères (surtout à ce sac à puces puant de Leman Russ, qu’il ne peut pas blairer), Fulgrim ambitionne de rallier Byzas à l’Imperium en mode hardcore, c’est à dire en n’utilisant pour cela que sept de ses Astartes en plus de sa précieuse personne1. Et tant pis si ses chers frérots ont accueilli le projet de l’intrépide impétrant avec une incrédulité sincère ou dédaigneuse : Fulgrim est un esthète doublé d’un philanthrope, qui compte démontrer à la galaxie entière par ce coup d’éclat inaugural qu’un plan parfait parfaitement exécuté est incomparablement supérieur à la colonisation de mass(acr)e employée de façon libérale par les flottes impériales.

En même temps que Fulgrim se livre à quelques instructives réflexions sur sa place au sein de l’Imperium paternel et ressasse de vieux souvenirs chemosiens, nous faisons également la connaissance de sa garde prétorienne, composée de valeureux Légionnaires triés sur le volet et choisis spécifiquement par le Primarque en personne parmi les nouvelles recrues les plus prometteuses de la IIIème… et de Fabius Bile, que le Phénicien a tenu à faire participer à des activités de team building pour tenter de le rabibocher avec ses camarades de promo, guère charitables à son égard il faut le reconnaître. Surnommé l’araignée par ces derniers, et considéré avec un mélange de méfiance, de mépris et de haine, le pauvre Fab’ n’est guère récompensé des vaillants efforts déployés dans la lutte contre la maladie orpheline qui a décimé les Emperor’s Children depuis leur création jusqu’à aujourd’hui, au point de les conduire aux portes de l’extinction pure et simple. Reconnaissant la valeur de l’Apothicaire sociopathe, Fulgrim lui fait donc l’honneur de le convier à cette joyeuse colonie de vacances sur Byzas, au grand ennui de Bile qui préférerait qu’on le laisse disséquer des cadavres plus ou moins morts en paix dans son laboratoire. De leur côté, les rookies2 retenus par Phil Grume roulent des mécaniques et commencent déjà à se voler dans les plumes, sous le regard sévère mais fier du dernier Astartes convié à ces réjouissances, le Seigneur Commandant Abdemon, autre vétéran issu de la légendaire cohorte des 200. Aux sept sur-nains de Blanches Mèches, il convient d’ajouter une ultime protagoniste d’importance, l’Itératrice Golconda Pyke, diplomate extraordinaire et pilier de comptoir émérite, en plus d’être la moucharde officielle de Macaldor au sein de la 28ème Flotte d’Expédition impériale.

Tout ce beau monde a tôt fait de se retrouver à Nova-Basilos, siège du pouvoir temporel de Byzas, où le Gouverneur Héréditaire donne une fête en leur honneur, coup d’envoi des démarches d’intégration de la planète au vaste Imperium dont Fulgrim est l’ultra-bright VRP (Voyageur, Représentant & Primarque). Ayant bien compris qu’il était dans son intérêt de baisser son pantalon en faisant de grands sourires aux armoires à glaces transgéniques en armure énergétique sensées venir « en paix » apporter « un âge de progrès et de prospérité » avec le doigt sur la gâchette de leurs bolters, l’honorable Pandion jure ses grands dieux qu’il a la situation bien en main, et que la soumission de son monde sera une promenade de santé. Un avis que ne partage pas tout à fait son Chancelier, l’idéaliste Corynth, qui a tôt fait de laisser transpirer à Fulgrim que Byzas est un véritable panier de crabes, avec les familles prétoriennes dans le rôle des acariâtres crustacés. La tentative d’empoisonnement dont le Primarque fait les frais au cours de la soirée, immédiatement suivie par une session de tir au Pandion organisée de façon sauvage par une poignée d’officiers renégats (et heureusement interrompue en plein vol par la main ferme et les réflexes supra-soniques de Fufu) achèvent de pourrir l’ambiance de ce premier rencard, et décident notre héros, frustré de n’avoir pas pu mettre le feu au dancefloor, à imposer sans tarder sa marque sur cette planète décadente.

Il ne lui faut donc guère de temps pour se mettre à dos (qu’il a large, musclé et soyeux) le Parlement de Nova-Basilis, sa prise de parole décomplexée sur l’inévitabilité de l’assujettissement de Byzas à l’Empereur, et sa promesse de soumettre, par la force s’il le faut, les opposants à l’hégémonie impériale, provoquant les hauts cris des estimables sénateurs. C’est un savant coup de bluff de la part de Fulgrim, qui espère ainsi provoquer une réaction précipitée de la part de ses ennemis, ce dont il a besoin pour remonter leur piste (sa rapidité légendaire ne lui ayant pas permis de faire des prisonniers parmi les assaillants du bal tragique à Basiley, les Byzasiens se suicidant plus vite que leur ombre).

Pari gagnant du Phénicien, qui a la joie, le plaisir et l’avantage d’être à nouveau la cible d’une tentative de meurtre alors qu’il prenait le frais dans les ruelles typiques de la vieille ville en compagnie de Corynth. Un peu plus travaillée que le complot initial, cette action directe ne donne cependant rien ni dans un sens (dur de refroidir un Primarque qui peut trancher votre balle de sniper en deux d’un revers paresseux de sa rapière, et considère vos grenades comme des claque doigts) ni dans l’autre (dur d’interroger des survivants quand on fait des brochettes de sniper en mode perce-muraille). Fulgrim doit donc se résoudre à faire un peu de visites de terrain, pendant que ses sous fifres s’emploient à négocier, corrompre, intimider et/ou supprimer les Byzasiens les plus influents (sauf Fabius Bile, qui fait des prises de sang et des tests d’urine pour enrichir sa collection), et se rend chez le suspicieux autant que suspect Patricien Bucepholos, un des chefs désignés de l’opposition à Pandion, et donc à la cause du Primarque. Là encore, Fulgence repart sans avoir beaucoup avancé dans son enquête, alors que le temps joue contre lui. Histoire de corser un peu le défi, il s’est en effet engagé à mettre la planète rétive au pas en un mois, et pas un jour de plus. C’est ce qu’on appelle avoir confiance en soi.

Fort heureusement pour lui, pour Reynolds et pour le lecteur, la suite des évènements donne bientôt raison à l’impétueux Chemosien. De provocation en provocation, la dernière en date étant la dissolution du Sénat et la révocation du gouvernement de Byzas, les choses finissent par se décanter sérieusement sur le plancher des vaches, et les forces en présence passent à l’action sans tarder. D’un côté, les Patriciens tentent d’unir leurs forces pour marcher sur la Nova-Basilos, ce qu’ils n’arrivent pas vraiment à faire, ou en tout cas pas de manière assez prompte et efficace pour ne pas être mis en échec par les actions d’arrière-garde du Ful-crew. De l’autre, la mystérieuse société secrète de ninjas progressistes connue sous le nom de Fraternité Sabazienne, considérée comme éteinte par les autorités (in)compétentes, mais étant impliquée dans la plupart des tentatives d’assassinats dont ont fait les frais les impériaux depuis leur arrivée, contacte directement Fulgrim pour lui proposer une collab’. Fin de non-recevoir ferme mais polie de la part de Grulfim, qui n’a besoin de personne en Harley El’Jonson, et dont le réalisme froid, hérité de ses années de régence sur Chemos, se conjugue mal avec les principes larmoyants d’égalité et de fraternité portés par les hommes en noirs. Une fois la jacquerie patricienne noyée dans le sang, les Aphrodite’s Emperor’s Children se tournent donc vers leurs derniers adversaires, retranchés dans les montagnes de l’Anabas.

Spoiler Pour Fulgrim, qui rongeait son frein depuis quelques temps, c’est enfin l’occasion de se dégourdir les jambes, et de sortir quelques Primarch-moves que le Michael Bay du 31ème millénaire adaptera librement sur grand écran. Depuis son arrivée DBZ-esque dans la forteresse ennemie, jusqu’au désamorçage de la bombe nucléaire cachée dans le faux plafond par les pas tristes Sabaziens, en passant par son opération sang pour cent dans la salle de fin de niveau, le Phénix démontre sans contestation possible qu’il est le boss du game, bien qu’il lui en coûte plus que ce qu’il en laisse paraître, et passe à un cheveu permanenté de la catastrophe. Il réalise dans la foulée qu’il a été roulé dans la falgrime par ce fripon de Corynth, dont les généreux discours « cachaient » la sombre allégeance. À peine le temps de poster une petite story sur Instagrim qu’il faut retourner à Nova-Basilos, juste à temps pour sauver le brave Cyrius des horions transsoniques du Chancelier félon. Voyant la victoire morale qu’un meurtre d’Astartes aurait pu lui apporter lui échapper, ce mauvais joueur de Corynth se met lui même en PLS, refusant à Fulgrim le plaisir d’un combat totalement inégal entre un Primarque sur-stuffé et un quidam adepte de Pilates maniant un rasoir électrique. C’est très petit ça, monsieur. Fin du spoiler

Toujours est-il qu’à la fin du mois imparti, Byzas est devenu un monde impérial, uni comme jamais sous le règne pas-forcément-bienveillant-mais-bon-on-s’en-fout du Gouverneur Pandion (petite satisfaction pour les mécontents, le penchant coupable du Gouverneur pour les murges au vin irradié devraient avoir raison de lui dans un futur proche), et laissant Fulgrim et ses fistons libres d’aller faire du prosélytisme armé ailleurs dans la galaxie. Ecoutant d’une oreille distraite mais néanmoins attentive les remontrances de cette vieille rabat-joie de Pyke, quant aux risques inconsidérés qu’il a pris pour atteindre ses fins, notre héros a déjà la tête dans les étoiles et songe au prochain défi qui l’attend : pourquoi pas conquérir un monde ruche en solo-weel et calebute, et uniquement en parlant en alexandrins ?

L’excellence le guide, la perfection l’anime.

Nul oncques n’est plus cool que le divin Fulgrim.

1 : Et une itératrice vétéran et toute sa suite, et un régiment de l’Armée Impériale, et en gardant le reste de son expédition en orbite autour de la planète, parce qu’il ne faut pas déconner quand même, hein.

2 : Nommons-les une fois pour toutes, ce sera fait. Aux côtés de l’infortunée starlette Cyrius, qui finira en décalcomanie sur l’armure de l’increvable Lucius, on retrouve Narvo Quin – l’Eskimo – , Flavius Alkenex – le Kleenex – , Kasperos Telmar – le Fantôme – et l’épineux Grythan Thorn.

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AVIS:

Après des débuts en demi-teinte avec le Lord of Ultramar de David Annandale, mon appréciation générale de la série Primarques remonte sensiblement grâce au travail de qualité livré par Josh Reynolds avec ce Phoenix Palatin. Fidèle à sa réputation d’auteur impliqué et (généralement) inspiré, JR signe en effet une soumission qui satisfera largement le public cible de ce genre d’opus, quel que soit le contenu recherché par ce dernier.

Pour commencer par un sujet qui me tient à cœur, et sur lequel Reynolds a déjà pu prouver ses compétences, Le Phoenix Palatin regorge d’informations fluff sur Fulgrim et les Emperor’s Children, ce qui est toujours appréciable. Il s’agit donc d’une lecture obligée pour quiconque s’intéresse de près ou de loin à l’épopée de la IIIème Légion et de son infortuné Primarque avant que l’Hérésie ne les frappe. Sous la plume de Reynolds, le caractère propre de cette confrérie d’élite et de leur Primogenitor s’affirme de manière pleine et entière, faisant deviner en filigrane les causes qui les mèneront à leur perte quelques décennies plus tard1.

En prenant le soin de « crédibiliser » ces dernières, plutôt que de réduire Modeste Laviolette et Fils à une bande d’esthètes complètement snobs, ce que d’autres auteurs moins doués auraient sans doute faits, JR donne à Fulgrim et consorts une dimension tragique assez sympathique. Comme à son habitude, il exploite pour ce faire la (quasi) totalité des éléments fluff préexistant à son récit, qu’il parvient à agencer de bien experte façon afin d’apporter une perspective intéressante sur la renaissance des Emperor’s Children. Convoquant ainsi tant la chronologie de découverte des Primarques (Fulgrim a les boules de constater que certains de ses « cadets », Guilliman et Dorn en tête, ont déjà un palmarès plus important que lui, ce qui explique en partie son goût pour le coup d’éclat), que la régence de Chemos (conquis en cinquante ans par Fulgrim, et qu’il pensait être le pinacle de la création jusqu’à ce que Pépé vienne lui ouvrir les yeux sur le fait que sa précieuse planète n’était que le Vesoul de l’Imperium), ou encore le savoureux paradoxe de la noblesse des Emperor’s Children (Légion à l’origine composée uniquement de recrues issues de la noblesse Terrane et considérant le reste de la galaxie avec dédain… mais dont le sang si pur est contaminé par une tare génétique qui les a quasiment mené à l’extinction), Reynolds esquisse le chemin qui mènera les porteurs de l’Aquila Palatine à la plus abjecte des trahisons.

Comme sied à un fils de l’Empereur, c’est Fulgrim qui se taille la part du lion en termes de présence à l’écran la page et développement narratif. Là encore, Reynolds réussit plutôt bien son coup, en prenant soin d’équilibrer les éléments positifs (diplomate, affable, proche des humains et de ses fils, grand stratège et combattant) et négatifs (impulsif, arrogant, colérique, trop perfectionniste, doute de beaucoup de choses) du caractère du Primarque, qui n’en apparaît que plus attachant pour le lecteur en conséquence. Cette mise en valeur du grand blond palatin (à ne pas confondre avec le blond vénitien) se fait cependant aux dépends du reste du casting, qui, malgré les efforts de Reynolds pour donner à chacun son moment de gloire, ne parvient guère à exister à l’ombre imposante de Fulgrim.

Celà vaut particulièrement pour son escorte d’Astartes, tous plus ou moins substituables dans les faits, et cantonnés au rôle de mini-boss d’un bout à l’autre du roman. Seul ce bon (?) vieux Fabius Bile arrive à tirer son narthecium du jeu, ce qui n’est guère étonnant quand on connaît l’histoire commune entre le Mengele de 40K et son biographe officiel. Comme pour son seigneur et maître, même si de façon moins détaillée, le clone(ur) blanc apparaît comme un personnage contrasté, totalement dévoué à sa noble cause de sauvegarde du patrimoine génétique de ses frères, qui le lui rendent bien mal en l’affublant de sobriquet pas vraiment flatteur et en ne perdant jamais une occasion de lui chercher des noises. Fabius n’est cependant pas un enfant de chœur, l’intérêt malsain qu’il porte à la dissection de sujets pas toujours consentants n’étant que le moindre de ses défauts.

Autre source de satisfaction, le choix de Reynolds de dépeindre, non pas un évènement lambda de la vie de Fulgrim, comme Annandale l’avait fait avant lui pour Guilliman, mais un épisode véritablement charnière de l’existence du Primarque. La conquête de Byzas est en effet l’anabasis (terme obligeamment défini par l’auteur dans le récit) des Emperor’s Children, soit la première des campagnes commandées par Fulgrim, et menée en tant que force autonome, et non pas comme auxiliaires d’une autre Légion. Pour le Primarque et ses fils, c’est l’occasion de laisser derrière eux une histoire aussi glorieuse que tragique, et de se révéler les égaux (et même, comme Fulgrim l’espère, les supérieurs) des autres Legiones Astartes. On comprend assez vite que le Phénicien s’est mis une pression énorme afin de démontrer sa valeur de façon éclatante et définitive, et que l’enjeu de cette expédition dépasse de loin l’assujettissement d’une planète somme toute mineure telle que Byzas. De là à dire que le destin de la IIIème s’est joué durant ce mois fatidique, il y a une grande marge, mais Reynolds réussit toutefois à faire passer le message de l’importance de cet épisode dans l’épopée des Petits Enfants de Pépé.

Enfin, d’un point de vue strictement narratif, Josh Reynolds trousse un récit ma foi fort correct, qui voit Fulgrim et ses scions procéder à la mise sous tutelle d’un monde entier de façon somme toute crédible, malgré le déséquilibre évident des forces en leur défaveur. C’est l’occasion pour l’auteur de dépeindre le processus d’intégration d’une planète au sein de l’Imperium pendant la Grande Croisade, en mettant en exergue les réactions habituelles et attendues des « colonisés » face à cette invasion plus ou moins bienveillante, et qui vont de l’idéalisme béat à l’opposition frontale (écrasée dans le sang dans la plupart des cas), en passant par l’opportunisme froid et la coopération forcée. L’occasion pour le lecteur de se souvenir que derrière le grand et noble projet de l’Empereur se cache une réalité pas vraiment glorieuse, et que même au relatif âge d’or qu’a été sa création (comparé aux dix millénaires de totalitarisme fondamentaliste et obscurantiste qui ont suivi en tout cas), l’Imperium reposait sur la coercition et l’usage à peine modéré (« Pas de frappe nucléaire, petits sacripants. » – Pépé -) de la force.

C’est également l’occasion pour Reynolds de faire apparaître un Primarque et des Astartes dans leurs œuvres, c’est à dire outrageusement supérieurs en tous points de vue aux simples humains qui leur font face. Fulgrim semble ainsi toujours avoir trois coups d’avance sur ses opposants, ce qui, compte tenu des ses capacités intrinsèques et de son expérience de dirigeant, n’est pas le moins du monde surprenant, et apparaît en maîtrise totale de son sujet, même si son impatience et son arrogance finiront par lui jouer des tours. À ce masterclass politico-stratégique, Reynolds agrège quelques passages bien badass, qui voient Fufu faire des primarcheries de bon niveau, pour le plus grand et coupable plaisir du fanboy qui sommeille en nous. Les Légionnaires qu’il a amené en classe verte, quant à eux, brutalisent gentiment les pauvres Bysasiens ayant la mauvaise idée de se mettre sur leur route… jusqu’à un certain point. La nécessité de respecter l’adversaire sera ainsi l’une des leçons apprises – mais pas suffisamment retenue de toute évidence… – par les Emperor’s Children et leurs chevilles gonflées au cours de la campagne. Si on veut pinailler, on pourrait reprocher à Josh Reynolds la pauvreté du twist final proposé en conclusion de son propos, éventé par le lecteur un minimum attentif dès le quatrième chapitre. Ceci dit, il reste tout à son honneur d’en avoir proposé un pour commencer, charitable attention qui ne me paraissait pas obligatoire pour ce type de publication.

1 : Funfact : C’est quand il a réalisé que la contrepèterie de Chemos était « c’est moche » que Fulgrim a vendu son âme à Slaanesh.

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En définitive, c’est donc un ouvrage de fort honnête facture que ce Fulgrim : Le Phénix Palatin. Comme pour les autres tomes de la série Primarques, je ne reste cependant pas convaincu qu’il vaille les 10 à 14 € facturés par la Black Library pour son acquisition (et certainement pas les 55 € de l’édition collector, je ne le répèterai jamais assez), mais si vous avez l’inclinaison ou la possibilité de récupérer l’un des opus de cette dernière, ce bouquin de Reynolds est certainement à placer sur le haut du panier.

 

À propos de Schattra

Égoïstement optimiste, çapourraitêtrebienpirologiste assumé. Selfishly optimistic, proud itcouldbemuchworsologist

Publié le avril 27, 2019, dans Chronique, et tagué , , , , . Bookmarquez ce permalien. Poster un commentaire.

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