HAMMER AND BOLTER [N°7]

Salut à tous! Au menu de cette critique, le numéro 7 de Hammer & Bolter, le mensuel virtuel préféré de Benoît XVI (en tout cas, il n’a jamais officiellement démenti l’info). Et attention mes petits amis, car ce numéro est très spécial. Pourquoi? Pour qui? Comment se fait-ce? Suis-je? Pense-je? Divague-je? La réponse à toutes ces questions (et surtout la première) plus bas!

Comme l’usage le veut, on commence avec l’insoutenable interrogatoire d’un des auteurs de la BL par un implacable questionnaire à réponses courtes (sans blague, le plus gros du travail des éditeurs est de trouver trois phrases d’accroche du style « Cher seigneur Inquisiteur, on a enfin choppé cette enflure de -insérer le nom de l’auteur-, vindieu que ça a été dur. On l’a cuisiné et voilà ce qu’il raconte. Gros poutous. »). Cette fois-ci, c’est l’insipide Darius Hinks qui s’y colle. J’use de ce qualificatif peu flatteur car la première livraison du bonhomme dans cet auguste journal s’était révélé assez terriblement creux. Ça s’appellait Virtue’s Reward (et ça doit toujours s’appeler comme ça d’ailleurs), et c’est chroniqué un peu plus bas pour ceux qui veulent.

Or donc, qu’apprenons-nous de palpitant en diable sur la vie professionnelle du bon sieur Hinks? Comme d’habitude, qu’il a des projets en cours (une nouvelle sur le chapitre des Relictors, pour les inconditionnels des chapitres Space Marines un peu borderline*, histoire de prolonger la magie des Soul Drinkers) et des rêves pieux (dans son cas, écrire quelque chose mettant en scène Orion comme principal protagoniste… why not?). Plus intéressant, encore que, Darius confirme à mots couverts qu’il est bien le yes man de la BL, puisque Christian Dunn lui a demandé de pondre une nouvelle spécialement pour le Games Day 2011. Cet événement étant avant tout la vitrine du hobby, et ses organisateurs ayant bien compris qu’il valait mieux niveler par le bas pour ne pas se couper des hordes braillardes, décérébrées et décérébrantes, qui constituent une bonne part des visiteurs, il est à craindre que toute production littéraire estampillée « Games Day » se révèle être absolument dispensable. Pour mémoire, c’était déjà Hinks qui avait fourni une des trois nouvelles publiées à l’occasion de la sortie du supplément « Tempête de Magie », Razumov’s Tomb. Un jour, Darius, un jour tu pourras choisir sur quoi tu veux travailler…

* si l’expression consacrée énonce qu’on ne fait pas d’omelettes sans casser des oeufs, les Relictors poussent le vice jusqu’à balancer des charges de démolition dans le poulailler.

Manbane – A. Hoare [WFB] :

On commence fort avec une nouvelle d’un des grands noms de Games Workshop, période 2000’s, j’ai nommé Andy Hoare. Responsable de l’écriture de plusieurs Codex, collaborateur régulier du White Dwarf, et continuellement affublé de coiffure aussi improbables tant dans leur volume que dans leur couleur, voilà un homme qu’on oublie pas facilement. Suivant l’exemple de nombre de ses petits copains (McNeill, Thorpe, Kyme…), Andy a donc choisi d’emprunter la voie périlleuse de l’écrivain, délaissant le douillet statut de concepteur de jeu pour se lancer dans le grand bain de la littérature med-fan (c’est ce qu’aurait voulu faire Archaon s’il avait pu). Principaux faits d’armes du blondinet, les deux dyptiques consacré aux bikers du 40ème millénaire (born to be Whiiiiiiiiiiite Scars!): The Hunt for Voldorius et Savage Scars, et auparavant, aux tribulations d’un Rogue Trader dans l’Ultima Segmentum, Rogue Star et Star of Damocles. Cependant, point d’Hell’s Angels en armure énergétique ni de voyages jusqu’aux tréfonds de l’espace connu dans cette nouvelle, puisqu’ Hoare choisit de mettre en scène Benedikt Duerr, apprenti sorcier impérial au sein du Collège Améthyste.

Tout commence plutôt mal pour le pauvre Ben, puisqu’on s’aperçoit rapidement qu’il se ballade seul (première erreur) et de nuit (deuxième erreur) au milieu de la Drakwald (troisième erreur). Comme si ça ne suffisait pas, la bande d’Hommes Bêtes du coin a définitivement décidé de le bizuter, à coups de flèches dans le ventre et de hache dans la tête. Mais qu’allait-il faire dans cette galère, vous entend-je demander? Et bien, à ce que j’en ai compris, les mages formés dans ce Collège doivent apparemment rapporter le fameux « Fléau des Hommes » (Manbane en VO, ça me rappelle un poison Elfe Noir), qui ne pousse que dans ces bois lugubres, afin de prouver qu’ils sont bien dignes de poursuivre leurs études. Mouais. C’est un peu comme si les Maîtres du Collège d’Ambre demandaient à leurs élèves de leur rapporter une dent de Ghorgon, ou que les internes du Collège Céleste devaient se balader avec un paratonnerre sur le dos un jour d’orage: l’écrémage doit être vachement sévère.*

Mais coup de chance, la fuite éperdue de Benedikt le mène au pied d’une tour trotro dark et mystérieuse, que même les méchants hommes-bêtes n’osent pas le suivre jusque là. Et à partir de là, Hoare se fait plaisir avec tous les clichés qu’on est en droit d’attendre: voix sépulcrale qui invite le jeunot à venir le rejoindre au sommet de la tour, intérieur décrépit, épaisse couche de poussière, reliques immémoriales et tomes légendaires, et, bien sûr, le petit vieux qui squatte les lieux, et qui se révèle être un mage de la mort de niveau 87, comme de juste. On apprendra qu’il a toujours été là, et qu’il n’est rien de moins que le plus puissant mage améthyste de l’Empire… Sauf que comme son truc à lui, c’est de rester enfermé dans sa tour pour compter jusqu’à l’infini (deux fois), on se rapidement compte qu’il ne sert absolument à rien. Hoare n’explique en outre pas comment il a fait pour se procurer tous ses incunables, étant donné que le pépé de Shalott n’a pas quitté sa tour depuis l’origine du monde (le pervers)… Et avec tous les hommes-bêtes en maraude dans le coin, pas sûr que les coursiers de Chronopost acceptent de venir livrer dans le coin.

Toujours est-il que Ben, sans doute allergique à la poussière, décide rapidement de se faire la malle, et réussit à extorquer au vioque le sort qu’il lui faut pour cela. Je m’arrêterai là pour le résumé, pour que ceux qui veulent lire aient la surprise du dénouement, mais pour les autres, sachez que ce dernier implique une bande de squelettes affectés par l’animosité (et peut-être la stupidité aussi, c’est à débattre) et, ô miracle, ô jour béni, la première golden shower de l’histoire de la BL. Si si.

Au final, une gentille petite nouvelle qui ne casse pas le tibia d’un garde des cryptes, mais qui se laisse lire avec bonhommie. Comme amuse-bouche, et si on est de bonne humeur, ça passe assez facilement. Reste à voir si la suite s’avère plus consistante. #HabileTransition

*: à moins que les gus de la Purple Academy ne considèrent qu’on ne sert jamais mieux Morr que quand on l’est soit même complètement (mort, pour ceux qui ne suivent pas).

The Last Remembrancer – J. French [HH] :

The Last RemembrancerAprès une première livraison, Hunted, dans le quatrième numéro de Hammer&Bolter, John French (sûrement un discret hommage à Johnny English) nous revient avec une nouvelle traitant de l’Hérésie d’Horus, comme le titre de l’œuvre en question vous l’a sans doute déjà révélé. Cerise sur le gâteau, en plus de la version « papier » de l’histoire, la BL fournit gracieusement aux lecteurs la version audio, telle que narrée par l’inimitable voix de stentor de Gareth Armstrong*. C’est le moment de sortir la calculette et de voir combien cet acte généreux nous fait économiser: en l’occurrence, pas moins de 6 euros (le prix de l’audio-book correspondant tel qu’affiché sur le site de la BL), soit 150% du prix du numéro de H&B. Pas mal, pas mal du tout. Après la première « transgression » que constituait le Waiting Death de Steve Lyons (mais si, les vacances du Colonel « Iron Hand » Starken de Catachan sur un quelconque monde hostile, en compagnie du Colonel Reyel de Harayneby**), il était somme toute logique que la prochaine étape soit celle-ci, mais comme ce n’était annoncé nulle part au moment de l’achat (où alors j’ai mal regardé, ce qui est aussi possible), la surprise n’en est que plus agréable. Je tire donc mon chapeau au grands princes de la BL pour ce petit extra appréciable. Bon après, il faut aimer les audio-books en anglais, mais avec le texte livré avec, c’est vraiment royal.

De quoi ça parle? French place l’action à quelques encablures à peine de la sainte Terra, dans les geôles d’une prison secrète dissimulée sur Titan (pas sûr que McArius y ait déjà envoyé ses premières super recrues faire du camping et, accessoirement, s’entraîner à poutrer du démon à l’abri des regards à ce moment là, mais il n’en reste pas moins que cette lune a l’air d’être ze place to be quand il s’agit de cacher des trucs top secrets). On y suit la confrontation entre « un fidèle primarque*** », assisté de Iacton Qruze, avec le premier et dernier des Commémorateurs, Solomon Voss. Dûment renvoyé à l’expéditeur par Chaossimo (c’était le temps béni de l’hérésie où les gars ne regardaient pas à la dépense: sacrifier un gros vaisseau – un kilomètre de long, des milliers de membres d’équipage et de soldats – juste pour faire une blague pourrie à un frère qu’on ne peut pas blairer, c’est bling bling) après avoir bénéficié d’une visite thématique de la galaxie offerte par Horus himself, Voss est assez logiquement soupçonné par Dorn et Qruze de jouer maintenant dans le camp adverse. Cependant, French déplace rapidement le débat du classique loyaliste/hérétique vers une nouvelle problématique, à savoir: la fin justifie toujours les moyens, ou bien la défense de ses valeurs peut-elle justifier qu’on renonce à ces dernières, même temporairement? Le souci de transparence et de propagande qui a mené l’Empereur à créer les Commémorateurs lui retombe à présent sur le coin du nez (qu’Il avait aquilin), car il va sans dire qu’autoriser celui que le texte présente comme étant le plus grand écrivain de son temps à raconter tout ce qu’Horus lui a fait voir durant son trip cosmique n’est pas vraiment une grande idée pour le moral des troupes. Écartelé entre l’idée qu’il se fait de l’Imperium et les décisions borderline qu’il va lui falloir prendre pour le préserver de l’anéantissement, Dorn va finir par trancher dans le vif (littéralement), perdant du même coup un peu plus de ses illusions vis à vis du monstre qu’il a contribué à créer.

Clairement une bonne petite nouvelle, qui si elle n’apporte pas grand chose en terme de fluff à la grande fresque que constitue les résilles d’Aude Russe, permet de reprendre contact avec quelques seconds rôles attachants de cette dernière, en plus de délivrer le questionnement moral qui constitue sa raison d’être de manière assez fine. On aurait étudié ça en philo au lycée, j’aurais sans doute été plus attentif.

*: vous admettrez avec moi que c’est vachement dur d’imiter la voix d’un mec que personne ne connaît.

**: le deuxième s’étant révélé être celui qui fait une très bonne descente de lit pour le premier avant le début de la nouvelle, on n’en entend malheureusement pas parler au cours de cette dernière, et croyez-bien que je le regrette.

***: Je ne vois pas bien l’intérêt de faire planer un faux suspens en ne révélant pas tout de suite que le primarque en question se trouve être Rogal « this yellow bastard » Dorn, étant donné que tout lecteur connaissant un tant soit peu son fluff sait très bien qu’il est le seul à monter la garde auprès de Pépé à ce stade de la crise d’adolescence d’Horus. En revanche, ne pas mentionner tout de suite Qruze aurait peut-être apporté un peu plus de piment à sa « réapparition ».

Phalanx – ch. 8 – B. Counter [40K] :

PhalanxRetour sur le Phalanx, où les choses commencent à chauffer sérieusement. Avec la grande majorité des Soul Drinkers en fuite dans le vaisseau, le temps de l’état de droit et des principes généreux semble soudainement passé de mode, même la patience de Vladimir « en trois exemplaires datés et signés » Pugh ayant ses limites. On remarquera juste que c’est la deuxième fois au cours d’un même numéro que les Imperial Fists doivent s’asseoir sur leurs grandes idéaux pour recourir à la bonne vieille approche frontale pour laquelle les Space Marines sont bien connus. L’univers n’était (toujours) pas prêt.

Pour autant, Counter, qui connaît son affaire, se contente de faire monter la sauce en choisissant de dépeindre les préparatifs des deux camps juste avant que la boucherie ne commence. Il n’y a guère que le pauvre capitaine N’Kalo (encore lui, ça doit être une affaire de karma) pour avoir un avant-goût du carnage innommable qui s’apprête à déferler dans le yellow submarine, puisqu’il arrive à gagner quelques points d’invalidité supplémentaire (rafale de bolts dans le torse, crâne enfoncé, oeil explosé… le dreadnought n’est plus très loin) des mains du chapelain Iktinos, qui le prend en otage pour faire bonne mesure, malgré le regard courroucé que lui adresse Sarpedon.

De leur côté, Pugh & friends s’organisent une petite offensive de derrière les fagots, insensible à l’ironie d’avoir à assiéger une bande de rebelles à l’intérieur même de leur vaisseau amiral. C’est Perturabo qui doit être content. Pas grand chose d’autre à dire sur ce chapitre, que Counter maîtrise bien, sans faire preuve d’une grande originalité. Les counteries font en revanche un retour en force, à tel point qu’on peut se demander s’il n’a pas écrit cette partie en mode pilote économique, tout à son empressement de passer aux choses sérieuses. Petit florilège (parce que ça fait longtemps et parce que je suis un être mesquin):

– le coup de bol monstrueux des Soul Drinkers on the run, qui s’enferment dans la première salle à peu près défendable qu’ils trouvent (une bibliothèque), et qui se révèle être… le lieu où les Imperial Fists ont stocké toutes les pièces à charge pour le procès, c’est à dire toutes les armures et les armes (chargées hein) confisquées aux Soul Drinkers lors de leur « arrestation ». La salle sur demande de Poudlard c’est de la petite bière à côté de ça*.

– le chef des pèlerins responsables de l’évasion des Soul Drinkers qui les attend tranquillement dans la même salle, et qui commence à taper la discute avec le capitaine Luko. Pour rappeler au lecteur que c’est toujours lui le patron, et que dans ses livres, le fluff avance plus vite qu’un orque bourré aux commandes d’un land speeder custom’, Ben trouve malin de mettre la phrase suivante dans la bouche du pelos: « All human history hinges on this point, captain! ». Enfoncée, l’Hérésie d’Horus!

– le capitaine Luko, sans doute ému par la déclaration du vioque sous LSD, qui choisit ce moment de calme avant la tempête pour déclarer qu’en fait, la violence et le sang, il déteste ça. Bon, une autre carrière brisée par une reconversion forcée. Il ne devait pas avoir des parents cool le Luko. N’empêche qu’il est vachement fort avec son matos le gars, puisqu’il arrive à enfiler son armure avec une seule main (l’autre étant ceinte d’une griffe éclair, je ne pense pas qu’il puisse vraiment s’en servir).

– Reinez, clochard transformiste, puisqu’après avoir été présenté comme appartenant au chapitre des Crimson Fists au début du roman, arbore maintenant l’héraldique des Howling Griffons. Ben, tu te relis des fois?

– N’Kalo, qui avant de perdre un oeil, avait quand même la vue bien basse pour un Space Marine. À la recherche d’une arme quand il entend Iktinos approcher, il regarde partout avant de s’emparer d’un kikoup’ ork (il était dans la galerie des trophées des Imperial Fists). Après le combat, Sarpedon se pointe et ramasse une épée énergétique qui traînait par terre parmi les cadavres.

– Gethsemar, alias the Mask, qui sort le grand jeu avant de monter à l’assaut en exhibant la pièce la plus rare de sa collection (et sans doute de l’Imperium), puisque, tenez-vous bien, il s’agit d’une pièce moulée sur le visage de Sanguinius mourant. Sans blague, il y avait un artisan-mouleur qui se baladait sur la barge d’Horus à ce moment là?

– Toujours le même Gethsemar, qui en plus d’être un esthète, est également un philosophe (il a tous les vices), et tue le temps avant l’assaut en livrant au pauvre Archiviste Varnica, qui n’en demandait sans doute pas temps, ses considérations sur ce qu’est un Space Marine mon bon monsieur.

– L’inquisiteur Kolgo, qui vient jeter un coup d’oeil aux préparatifs des Imperial Fists, engoncé dans une armure terminator. Counter précise qu’il a plus l’air d’un observateur que d’un guerrier même dans cette tenue, ce qui se comprend facilement étant donné qu’il doit légèrement flotter dans son costume.

– Et, last but not least, Sarpedon qui arrive tranquillement dans la salle dans laquelle ses sous-fifres se sont retranchés, les mains dans les poches et la fleur au fusil. Alors, deux possibilités: soit les Imperial Fists ne connaissent même pas toutes les entrées possibles de leur bibliothèque, ce qui paraît tout de même peu plausible, étant donné qu’ils squattent le Phalanx depuis plus de 10.000 ans, soit Counter n’a pas pensé à ce léger détail au moment de l’écriture de ce chapitre.

*: bah oui, il faut chercher ce qu’on veut trouver dans tout le bordel, alors que là, non, c’est tout bien rangé.

Flesh – C. Wraight [40K] :

FleshOn finit avec la petite pépite de ce numéro, plus par manque de concurrence que par une qualité intrinsèque absolument renversante. Chris Wraight, déjà papa d’un Feast of Horrors assez potable (Hammer & Bolter n° 5) et sur le point de devenir le Mr Empire de la BL (la série des Sword of , Iron Company, Luthor Huss, Dark Storm Gathering…), nous revient donc avec une nouvelle* de Space Marines. Mais attention, pas n’importe quel chapitre, mais bel et bien la confrérie loyaliste la plus bad ass de tout l’Imperium, j’ai nommé les Iron Hands.

Légion au background assez peu exploré par les auteurs de la BL, les fils de Ferrus Manus sont décrits dans les fragments de fluff leur étant consacrés comme des Marines réglant leurs problèmes avec une brutale efficacité, dont leurs alliés non génétiquement modifiés ont souvent à souffrir. Pendant que les Salamanders s’amusent à construire des hôpitaux pour les victimes des conflits dans lesquels ils sont engagés et voient d’un mauvais œil qu’on bombarde les camps de réfugiés, les Iron Hands seraient plutôt du genre à raser la cité-ruche qu’ils viennent juste de sauver, rien que pour punir les défenseurs de leur inefficacité. Une bande de joyeux drilles donc.

Envoyée à la rescousse d’une ruche aux niveaux inférieurs envahis par ce qui semble être des zombies de la peste, la (demi) escouade du sergent Morvox réussit évidemment là où ses couillons de PDF ont échoué, et reprend niveau après niveau de la spire sans même transpirer (ou, dans ce cas particulier, surchauffer**). En parallèle, Wraight cherche à faire du Abnett, en insérant régulièrement des passages « flashback » racontant la lente ascension de Morvox depuis le stade peu enviable d’aspirant*** jusqu’à celui d’ « Iron Father » cherchant à rembourser sa dette auprès de l’Adeptus Mechanicus (parce que oui, venir étudier sur Mars coûte bonbon). On comprendra dans le grand final de la nouvelle pourquoi ces deux histoires sont liées, au grand désespoir des défenseurs humains de la cité-ruche attaquée. Ce n’est pas encore cette fois que les Iron Hands amélioreront leur image auprès du public, mais étant donné qu’ils s’en tamponnent les augmétiques, on en vient presque à les apprécier pour leur approche résolument directe. Si vous aussi, vous en avez marre des Space Marines bienveillants et attentionnés (ou qui essayent de l’être), c’est la nouvelle qu’il vous faut.

Wraight trousse là une bonne petite nouvelle jonglant efficacement entre passages musclés (marounes oblige) et exploration de la psyché des Iron Hands. À travers les trajectoires de Morvox et Ralegh (un des Space Marines de l’escouade, le plus « humain » du lot), on commence à comprendre comment la perception des fils de Ferrus Manus envers leur propre corps se modifie progressivement, depuis l’incompréhension initiale des traditions du chapitre (pourquoi charcuter un corps rendu parfait par la modification génétique?) jusqu’à la vision purement esthétique de la chose. Si les Space Marines sont souvent décrits comme ayant sacrifié leur humanité pour mieux défendre cette dernière, alors les Iron Hands sont les parangons des Anges de la Mort, et un rappel constant du prix à payer pour que l’Imperium soit préservé. Wraight réussit donc à nous rendre un brin empathique envers ces hommes-machines, un petit tour de force compte tenu du lourd passif du chapitre. On verra s’il parviendra à faire aussi bien dans son roman Iron Wrath (qui sort en juillet).

*: Nouvelle disponible individuellement à l’achat, pour le prix de 3 euros. Quand je vous disais que ce numéro était rentable!

**: mais le plus impressionnant reste le pouvoir « munitions illimitées » que les Iron Hands semblent posséder. Si Wraight n’oublie pas de préciser qu’ils s’arrêtent pour recharger de temps en temps, l’escouade de Morvox purge tout de même une centaine de niveaux d’un seul élan, sans avoir besoin d’être ravitaillés en munitions une seule fois.

***: où on comprend mieux pourquoi les Iron Hands ont si mauvais caractère… Tu reviens à moitié mort d’un trek dans les landes bucoliques de Medusa, juste pour t’entendre dire que tu n’es qu’une grosse merde et te faire à moitié couper le bras par ton sergent instructeur… Fun!

Au final, un numéro d’assez bonne tenue, sans nouvelle véritablement mauvaise. Tout n’est pas enthousiasmant non plus, mais étant donné le rapport qualité-prix extraordinaire de l’ensemble, on ne fera pas trop la fine bouche.

À propos de Schattra

Égoïstement optimiste, çapourraitêtrebienpirologiste assumé. Selfishly optimistic, proud itcouldbemuchworsologist

Publié le août 28, 2012, dans Chronique, et tagué , , , , , , , , , , , , , , , , . Bookmarquez ce permalien. Poster un commentaire.

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