HAMMER AND BOLTER [N°4]

Yop! C’est la rentrée, c’est la rentrée!L’occasion de prendre quelques nouvelles bonnes résolutions, ou, à défaut, essayer tant bien que mal d’honorer des anciennes. Pour ma part, je me suis promis de chroniquer tous les numéros de Hammer and Bolter, si possible dans un délai d’un an maximum après la sortie de chacun d’entre eux. Et alors que le 11ème opus vient de sortir, je m’attaque donc au… 4ème. 7 mois de retard, c’est pas la mort non plus!Pas d’interviews dans ce numéro (les auteurs de la BL ayant sans doute menacé de se mettre en grève si les questions n’étaient pas, ne serait-ce que, légèrement modifiées), ce qui ne me donne aucune excuse de digression (bonne nouvelle). On entre donc directement dans le vif du sujet.

Waiting Death – S. Lyons [40K] :

Waiting DeathJ’ai pu râler à quelques reprises sur le mauvais rapport qualité-prix proposé par cette publication par le passé (c’est vrai que payer 4 euros pour lire les aventures mono-neuronales de Pompon le Space Marine, c’est pas franchement ce qu’on peut appeler une bonne affaire). Peut-être que les huiles de la BL ont reçu des messages de la même teneur d’un nombre suffisant de lecteurs anglophones (par ce que je ne pense pas qu’ils en aient grand chose à carrer de l’avis des anglophobes, Black Library France ou pas), car inclure la nouvelle Waiting Death dans un numéro de Hammer and Bolter est à mon sens révélateur d’une volonté d’en offrir aux lecteurs pour leur argent.

Pourquoi? Et bien parce que la nouvelle en question est également un « audio drama », c’est à dire un texte lu par un narrateur au lieu d’être classiquement proposé sous forme écrite. Et un audio drama, ça vaut entre 4 et 15 euros sur le site de la BL (dans le cas présent, 12 euros). Bref, même s’il faudra vous esquinter les yeux sur l’écran de votre PC (et ne me parlez pas d’impressions : il serait scandaleux de couper des arbres à cette fin*) au lieu d’écouter la chaude et virile voix d’un certain Toby Longworth vous bercer pendant 1h15, dîtes-vous que vous avez fait une super affaire, et que les dixièmes que vous être en train de perdre seront en (très légère) partie soignés par la coquette économie que vous venez de réaliser, roublards que vous êtes.

De quoi parle donc Waiting Death? Encore une nouvelle avec un titre tristement nerdy (bah oui, il y a Death dedans), ce qui généralement n’augure pas grand chose de bon (voir Virtue’s Reward, The Dark Path ou encore Primary Instinct pour s’en convaincre). Les premières lignes de la nouvelle ne viennent pas démentir le lecteur blasé (« campagne mal engagée…blabla… jungle étouffante…blabla… faune et flore hostile…blabla… culte chaotique… ») jusqu’à ce que tout d’un coup, le nom du narrateur nous soit révélé: Colonel ‘Iron Hand’ Starken, Catachan du bandana jusqu’aux semelles (éclaboussés de sang xénos) de ses rangers. Aha. Quelle surprise.

Et pourtant, Starken fait sans aucun doute partie des personnages nommés les plus sympathiques de tout l’univers 40K. Un dur à cuire (à ce niveau là, il serait peut-être plus juste de parler d’ignifugé) avec un bras bionique, un fusil à pompe, un gros cigare et un réservoir de vannes velues à faire pâlir le sergent instructeur Hartman, ça fait forcément chaud au coeur des petits geeks que nous sommes tous (un peu). Certes, le gars Starken est un cliché, ou plutôt une collection de clichés, sur pattes, mais il présente au moins l’avantage de présenter des poncifs moins exploités par GW que ceux qui caractérisent les Space Marines (Starken, en fait, c’est un Marsouin de l’espace, l’armure énergétique en moins et le sens de l’humour en plus).

Le lecteur suit donc les tribulations de Starken et de ses hommes sur la planète de Boréalis IV, planète hostile et affligée d’un culte chaotique (ça commence à faire beaucoup pour un seul monde). L’intrigue en elle-même n’a rien d’ébouriffante, Lyons utilisant la bonne vieille trame du dernier carré héroïque, avec les Catachans dans le rôle des gentils… et des méchants. Je vous entend d’ici hurler « rha, mais il aurait pu mettre une balise spolier ce con, maintenant tout le suspens est parti en sucette ». Sauf que. Sauf que Lyons lui-même prend le parti de révéler le pot aux roses à ses lecteurs dès la 3ème page de sa nouvelle, cash. Donc, à moins que vous ayez décidé de lire les deux premières pages de l’histoire avant de passer à la suivante, je ne gâche pas grand chose en vérité. De la part d’un auteur, une telle décision narrative peut surprendre, et je pense qu’elle a beaucoup à voir avec le format « audio drama » : la nouvelle prenant la forme d’un récit de vétéran, il n’est en définitive pas plus étonnant que ce dernier choisisse de mettre rapidement ses interlocuteurs au parfum.

L’intrigue étant usée jusqu’à la corde et le suspense tué dès le départ, qu’est-ce qui sauve Waiting Death du pilori? Principalement la gouaille inspirée de Starken, qui passe une bonne partie de la nouvelle à abreuver ses hommes des qualificatifs les moins flatteurs pour les motiver. Si vous avez aimé la première partie de Full Metal Jacket, il y a des chances pour que vous aimiez Walking Death, même si Lyons n’est pas au niveau de Lee Ermey (ne pas oublier que la BL, étant destiné en grande partie à un public adolescent, ne s’aventure quasi jamais dans le registre de l’humour grivois, voire carrément scabreux) et à tendance à recycler ses vannes au fil de l’histoire.

À côté de celà, rien de bien nouveau sous le soleil dans tous les épisodes de baston, l’auteur dépeignant avec application les Catachans comme les demi Spaces Marines que le fluff dépeint, des super soldats à qui rien de moins coriace qu’un Primarque en armure terminator ne résiste longtemps. Une subtilité dans l’intrigue permettra malgré tout à Lyons d’éviter la boucherie lors de l’affrontement fratricide qui occupe la majeure partie de la nouvelle, maintenant le body count à un niveau plus digne d’une bataille d’oreillers dans un dortoir de novices de la Scholia Progenia que de celui d’un siège désespéré mettant aux prises Rambo et ses frères. Il faut également noter la manière particulièrement stupide de Starken de briser le statu quo (que je vous laisse découvrir, mais ça donne pas envie d’être protégé par un régiment de Catachan), que l’on peut, si on a l’âme charitable, mettre sur le dos de la nature très instinctive des catcheurs de la jungle, toujours prompts à suivre leurs pressentiments, même les plus étranges.

Dans la veine du « j’ai laissé mon sens tactique dans un Mange-Visage sur Catachan », « l’épilogue » de la nouvelle n’est pas mal non plus, Steve Lyons ayant manifestement oublié que son personnage n’était pas cette tête brûlée de Harken « Dent de Pierre », mais un officier supérieur de la Garde Impériale, et en temps que tel, (un peu) moins impulsif qu’un Ork ayant pris du speed. Encore une fois, je pense que la nécessité d’offrir à l’auditeur (à qui la nouvelle était en premier lieu destiné) des rebondissements incessants a joué un rôle dans le comportement erratique de Starken.

*: parenthèse Asrai

The Barbed Wire Cat – R. Earl [WFB] :

On quitte la canopée moite de Borealis IV et le 41ème millénaire pour les profondeurs glauques d’une tanière skaven. Robert Earl (l’auteur) a en effet le chic pour placer ses récits dans des cadres plus exotiques que la norme, ayant par exemple fait explorer la Lustrie et les Royaumes Ogres à ses deux principaux personnages, Florin d’Artaud et son pote (plutôt que serviteur, vu la manière dont leurs rapports s’articulent) Lorenzo*. En mettant en scène une nouvelle dans un repaire d’hommes-rats, Earl n’évolue cette fois pas tout à fait en terrain inconnu, cette race ayant donné quelques méchants à l’univers de la BL, sous la plume de Bill King et de C.L. Werner pour ne citer que les deux auteurs les plus connus du public. Ce qui distingue toutefois The Barbed Wire Cat des autres histoires anthropomurines (oui, j’aime aussi créer des néologismes d’au moins cinq syllabes), c’est le parti pris d’Earl de se concentrer exclusivement sur les côtés les plus noirs et détestables de la société skaven, en faisant d’une esclave humaine, Adora, l’héroïne de son histoire.

Là encore, il est possible de trouver des précédents (quelques passages de The Broken Lance de Nathan Long, ou de Vermintide de Bruno Lee aka C.L. Werner), mais il s’agit à chaque fois de brèves incursions dans le monde absolument cauchemardesque des tunnels skavens, histoire de montrer à quel point donner des croquettes de malepierre à Minus et Cortex, c’est pas une bonne idée. Bref, pour un univers se réclamant à cors et à cris comme trotrodark, il va s’en dire qu’un antre skaven constitue un terrain de jeu idéal, et peut facilement s’avérer parfaitement flippant sous la plume d’un auteur compétent.

Comme dit plus haut, nous suivons ici les péripéties d’Adora, jeune esclave n’ayant pour ainsi dire connu que le club Mickey depuis sa tendre enfance, et résolue à tout pour enfin refaire surface (littéralement). Et quand je dis tout, c’est vraiment tout, et c’est ce qui fait de la nouvelle de Robert Earl la pépite de ce numéro. En effet, bien loin du fond de bonté et d’humanisme que ses confrères de la BL ont la fâcheuse tendance de coller à tous leurs héros (Dan « mon commissaire n’a jamais flingué un de ses soldats en 14 tomes » Abnett en tête), même (surtout?) si ces derniers sont justement censés évoluer dans la zone grise qui sépare les anges des salauds, la môme Adora n’a absolument aucun scrupules à sacrifier ses compagnons d’infortune si cela s’avère nécessaire. De la même manière, elle fait ce qu’elle a à faire pour rester dans les bonnes grâces de son maître skaven, qui heureusement pour vous, prudes lecteurs, la considère comme un animal de compagnie plutôt que comme une escorteuse (il y a encore des limites dans le glauque de la BL).

Saupoudrez le tout de quelques descriptions de tortures et autres sévices suffisamment imaginatifs et bien écrits pour susciter émouvoir même le plus blasé des lecteurs de ce genre de littérature, et vous vous retrouvez avec une petite perle bien plus noire que la moyenne, à mille lieues de l’horreur convenu et souvent grand guignolesque employé par beaucoup d’autres auteurs de la BL (« Oh mon Dieu, un Seigneur du Chaos/Chef de Guerre Orque/Dynaste Elfe Noir/Cuisinier Halfling portant à la ceinture les têtes coupées de ses ennemis! Mais c’est tout bonnement insoutenable! »).

Une très bonne histoire au final, qui aurait pu être encore meilleure si Earl avait fait totalement l’impasse sur le côté « trouillard/marrant » des skavens (même s’il réussit tout de même très bien à montrer que l’on peut être un gros froussard et une ordure sadique du plus bel acabit).

*: The Burning Shore et Wild Kingdoms

Fall Of Damnos – N. Kyme (extrait) [40K] :

Fall of DamnosNouvel extrait d’un roman de la BL, après le premier chapitre de Prospero Burns d’Abnett dans le premier numéro. Que dire sinon que cette comparaison fait très mal au petit Nick, dont le récit de la « fameuse » Chute de Damnos se révèle être d’une platitude absolue? N’étant pas familier du travail de Mr Kyme, je ne peux dire s’il se révèle égal à lui-même dans cette production, ou bien s’il s’agit d’un tragique incident de parcours, à moins que les éditeurs de la BL aient trouvé malin de soumettre le pire passage du roman aux lecteurs de Hammer and Bolter.

Pour les chanceux à qui Damnos n’évoque rien à part peut-être une tentative peu concluante de lier la fatalité (faut l’écrire en italiques, sinon ça ne marche pas) au nom d’une planète parmi les centaines de milliers que compte l’Imperium (bah oui, on a « Damn » qui veut dire « damner » en glaouiche* et « -os », brave suffixe à consonance exotique faisant vaguement mystérieux, parfait pour un nom de planète au background franchement insipide), le caillou qui sert de cadre à l’histoire est donc un monde qui, à la suite d’épisodes sismiques de grande ampleur, se retrouve envahi par les Nécrons qui pionçaient jusque là paisiblement au sous-sol. Et dire qu’on s’est plaint après Fukushima. Enfin.

Bref, les Terminators déboulent avec une gueule de bois carabinée, et se mettent à désintégrer tout ce qui passe à portée de rayon à fission, au grand désarroi des forces armées locales, qui se prennent branlée sur branlée jusqu’à ce que tout espoir semble perdu (on peut donc dire que les Nécrons décalquent les PDF… ok, c’est nul). C’est le moment que choisissent les héroïques Schtroumpfs pour intervenir, parvenant à endiguer la menace assez longtemps pour permettre une évacuation optimale des Damnosiens.

Pour être tout à fait franc, je ne sais pas ce qui a poussé les directeurs de la BL à demander au pôvre Kyme de pondre un roman sur ce passage absolument sans intérêt du fluff, qui ne peut en outre prétendre à aucune légitimité « historique », la chute de Damnos ayant été inventé de toute pièce pour faire joli dans la section background du dernier GBN. Je veux dire, il n’y a absolument rien digne d’intérêt dans cette histoire, depuis les protagonistes (les deux factions les plus plates de l’univers de 40k, encore que pour des raisons différentes) jusqu’à la conclusion, en passant par le déroulement. Même l’illustration du GBN est moche, c’est dire.

À ce titre, l’extrait proposé se montre d’une fidélité exemplaire à tout le matériel pré-existant, c’est à dire ennuyeux, lourd et convenu. Le chapitre livré en pâture aux lecteurs est ainsi celui dans lequel le petit Nick fait entrer en scène les croncrons, et s’attache à montrer à quel point ces derniers sont implacables, inarrêtables et très très méchants. Depuis la mine où commence le massacre jusqu’au bunker de commandement du gouverneur planétaire, les clichés se succèdent avec une telle constance qu’on se croirait à une soirée diapos de retour de vacances. Pour ne rien améliorer, Kyme se met également en tête de nous présenter le plus d’entrées différentes du Codex en un minimum de pages, évidemment sans pouvoir les qualifier de leurs « noms d’usage », point de vue d’humain lambda terrorisé oblige (logique, on voit mal un mineur de fond dire à ses potes « Attention les gars, ils ont des Dépeceurs, des Mécarachnides et quelques Destroyers Lourds! »).

Du coup, on a le droit à des descriptions pas finaudes des troupes nécrons, qui feront peut-être le délice des très (très très) jeunes lecteurs, tout contents qu’ils seront de deviner grâce aux suggestions à peine appuyées de tonton Nick qui est qui. Les autres attendront patiemment (ou pas, la vie est courte et le futur incertain après tout) qu’un des pieds nickelés servant de héros à ce dernier ait l’éclair de génie d’appeler « scarabées » les nuées de petits robots ressemblant à des… scarabées, ou encore « dépeceurs » les nécrons se baladant avec des morceaux de barbaque collés sur le squelette. Ou que les Ultramarines, forcément plus au fait de ces questions, débarquent enfin pour faire un peu d’identification.

Bref, la véritable chute de Damnos n’est pas tant due au réveil des nécrons qu’au traitement subi par son background, d’abord dans le GBN, puis dans le roman de Nick Kyme. Ceci dit, on peut trouver dans cet extrait la phrase la plus drôle de toute la production littéraire de la BL, dans la catégorie « Réplique à la Con »:

We are the necrontyr. We are legion. We claim dominion of this world… Surrender and die.

*: ça veut aussi dire « putain de », ce qui, au vu de l’extrait proposé, s’avère peut-être être une piste de traduction plus intéressante.

Phalanx – Ch.4 – B. Counter [40K] :

PhalanxRetour dans la Kangou custom des fils de Dorn, après un chapitre passé à zoner dans un cimetière ruche à traquer de l’hérétique. La bonne nouvelle est que Counter ne remet pas le couvert avec un nouveau passage judiciaire. La mauvaise est qu’il n’a même plus besoin de ce prétexte pour accumuler les pépites (à moins que je n’aie, consciemment ou non, décidé de relever tous les passages plus ou moins litigieux de l’œuvre du grand homme*, ce qui serait ma foi tout à fait possible).

On a donc affaire à un chapitre de transition, où plusieurs scènes se déroulant à divers endroits du Phalanx** sont relatées, comme par exemple le tragique accident de la cellule Sofitex, dans laquelle le frère capitaine Deheskus se fait surprendre sans son armure par un serviteur d’entretien (épisode douloureux, surtout pour Deheskus, qui finit incarcéré dans un dreadnought après l’incident, stoppant du même coup d’arrêt définitif à sa carrière prometteuse), mais je m’égare…

Bref, il y a boire et à manger dans ces quelques pages, Ben nous servant à la fois de la vision prophético-mystique en entrée (Rhana Dandra d’un point de vue impérial, rien que ça), un entretien pseudo philosophique entre Sarpedon le radical et une sista puritaine en plat de résistance, et un bon vieux duel d’honneur entre deux capitaines marounes s’étant trouvé un léger contentieux (pas sûr qu’il y ait beaucoup de constats à l’amiable dans la boîte à gants des Land Raiders).
Et si la joute oratoire sur les attraits et l’utilité du Chaos entre le prisonnier et sa geôlière ne casse pas trois pattes à un Diable de Catachan (Abnett fait ça beaucoup mieux dans Eisenhorn et Ravenor), les deux autres passages sont assez plaisants, Counter se faisant manifestement plaisir dans sa description de l’affrontement final entre les bons et les mauvais fils de l’Empereur (et on parle bien des primarques ici, avec Pépé et les 4 fantastiques en superviseurs directs des opérations… manque plus que Michael Jackson et Jean Paul II pour que l’aiguille du compteur d’awesomeness fasse péter le cadran), ainsi que dans le combat entre Reinez (le procureur Crimson Fists SDF et ravagé du bulbe) et N’Kalo, capitaine pelé de l’illustre chapitre des Iron Knights, qui trouve malin de vouloir témoigner à décharge des Soul Drinkers au cours de ce procès parfaitement équitable.

Au final, on a l’impression que l’auteur cherche à remettre de l’ordre dans son roman, en faisant suffisamment avancer les intrigues parallèles pour que tout se mette bien en place par la suite. On sent bien que la véritable baston approche, et on ne peut que s’en réjouir, au vu du nombre effarant de Marines qui pour l’instant se tournent les pouces dans le Phalanx (jeu de mot).

Pour terminer en beauté, un petit florilège des « Coun(t)eries » du bon Ben au cours du chapitre:

– Tous les primarques loyalistes évoqués lors de la vision apocalyptique du début… sauf le bon Corrax, totalement oublié (en même temps, il a juré qu’on ne l’y reprendrait « jamais plus »). In-croâ-yable.

– Sarpedon le latin lover, qui donne dans « Les Spaces Marines viennent de Mars, les Sœurs de Bataille viennent de Vénus ». Dans un univers aussi asexué que celui de 40K, ça fait tout drôle.

– Counter en grand nostalgique du Moyen-Âge (le nôtre) décrit Vladimir Pugh en train de recevoir les demandes de ses vassaux invités sous un chêne (!), avant d’ordonner un Jugement de Dieu l’Empereur pour résoudre un conflit. De la part d’un mec qui préfère organiser un procès pour juger un chapitre hérétique commandé par un mutant plutôt que de purger à la verveine et au prométhéum, c’est un peu expéditif comme moyen de trancher la question. Et Reinez d’accueillir la décision avec un très anachronique « Amen ».

– Sarpedon le comique, qui se fout ouvertement du côté rigoriste et pointilleux des Imperial Fists, alors qu’il s’agit du chapitre Primogenitor des Souls Drinkers. Le respect se perd dans les dernières fondations.

– Le Capitaine Angel Sanguine qui change exprès de masque pour assister au duel entre Reinez et N’Kalo (en mode angry cette fois)

– Le duel en lui même, qui permet de se rendre compte que les armures énergétiques, ça se déforme comme du beurre. En témoigne l’inénarrable Reinez, qui réussit à bousiller le casque de son adversaire en lui filant un coup de boule, alors même que lui même est tête nue… Dans le même style, qui a dit que les armures terminator gênaient les mouvements? Lysander arrive bien à foutre à un high kick au même Reinez (certes à genoux au moment des faits, mais toujours sans casque au passage) pour lui faire entendre raison.

– Pugh pour finir, qui invente le concept (révolutionnaire) de victoire par KO inversé: le premier inconscient a gagné.

Allez, vivement la suite!

*: il n’avait pas qu’à autant déconner dans son chapitre II. Comme quoi, l’impunité 0, ça existe au 41ème millénaire

**: si les Imperial Fists n’ont qu’un seul gros vaisseau au lieu d’en avoir plusieurs plus petit, c’est qu’ils ont eu l’intelligence de comprendre qu’une barge de bataille nommée le Metacarpx, le Trapex ou encore le Scaphoïx, ce n’était pas forcément le top pour la crédibilté.

Hunted – J. French [40K] :

HuntedOn finit la revue avec une nouvelle de John French (qui écrit en anglais nevertheless, such a shame), qui nous plonge tout droit dans une autre de ces zones de guerre interminable dont l’Imperium de l’Humanité est tellement riche. Rien que du très classique à première vue, les braves bidasses du MCLXVIITDème* régiment de Perpetlaizoah luttant bravement pour nettoyer un monde ruche passablement dévasté de la souillure du Kao. On suit plus particulièrement les déambulations d’un dénommé Thaddeus, qui, tel Liam Neeson dans Sans Identité ou Jason Bourne un lendemain de cuite, cherche désespérément à savoir ce qu’il fout dans le merdier innommable dans lequel il barbote jusqu’aux augmétiques.

Et là, il est temps pour moi de me livrer à mon premier véritable coup de gueule en tant que lecteur de Hammer and Bolter. En effet, je ne peux comprendre les raisons qui ont pu pousser les éditeur de cette auguste publication à considérer comme intelligent de faire se suivre deux nouvelles dont l’un des personnages se nomme Thaddeus (en l’occurence, Sarpedon et la sista évoquent le bon souvenir d’un certain Inquisiteur Thaddeus pendant leur brin de causette du chapitre 4 de Phalanx). Vous pouvez imaginer ma confusion à la lecture du texte de French, confusion entretenue par le fait que son Thaddeus est également engagé dans une carrière inquisitoriale (on comprend qu’il est interrogateur, ce qui m’a d’abord laissé penser que la nouvelle de Jean Français se déroulait avant les évènements de Phalanx, et que le Thad’ avait été promus entre temps). Je reconnais que ça aurait pu être génial comme concept de demander à plusieurs auteurs de la BL de faire vivre (et mourir, sûrement) un personnage commun dans un même numéro. Mais déception des déceptions, l’intuition se révèle fausse, l’homonymie n’étant due qu’à une relecture assez inattentive des manuscrits des deux auteurs concernés**. Bref, c’est pas top.

Ceci dit, cette petite maladresse mise à part, le travail de French se révèle plutôt sympathique, en grande partie grâce à la volonté de l’auteur de se détacher de l’univers 40K, qui sert de toile de fond aux péripéties de Thaddeus mais ne s’immisce pas trop dans l’action en tant que tel. Hunted est d’abord l’histoire d’un type qui cherche qui il est et ce qu’il fout là, et pourrait donc être transposé avec des modifications mineures à notre époque ou à n’importe quelle autre (alors que je souhaite bien du courage à celui ou celle qui voudrait acclimater Gotrek, Malus Darkblade ou Uriel Ventris à notre somme toute assez terne XXIème siècle).

Le côté background volontairement mis de côté, on se concentre logiquement davantage sur l’histoire en elle même, que French a voulu à switch final, pour respecter les canons du genre. Pour être honnête, l’ultime rebondissement de Hunted n’est pas transcendantal pour qui a déjà lu des romans de la BL, une collection particulièrement riche en retournement de situations tout bonnement hénaurmes***, ayant vite fait de développer les tendances soupçonneuses du lecteur. Malgré tout, l’ensemble reste agréable, la liberté prise par John French par rapport à ses petits camarades de jeu rendant plutôt bien à la lecture, et n’étant pas sans rappeler A Place of Quiet Assembly de John Brunner (Hammer and Bolter n°1), dans sa distance avec le fluff.

*: c’est un régiment recomposé

**: ceci dit, il semblerait que le problème ne soit pas isolé, Abnett et Mitchell ayant tous deux donnés vie à un « Pontius » dans leurs romans.

***:  »Horus… Je suis ton père… »

En conclusion, un numéro tenant bien la route et qui frôle même le sans faute, les errements de Nick Kyme à Damnos venant faire plonger l’assez bon niveau d’ensemble. La prochaine fois peut-être…

À propos de Schattra

Égoïstement optimiste, çapourraitêtrebienpirologiste assumé. Selfishly optimistic, proud itcouldbemuchworsologist

Publié le août 27, 2012, dans Chronique, et tagué , , , , , , , , , , , , , , , , , . Bookmarquez ce permalien. Poster un commentaire.

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